« Le protestantisme et les pasteurs alsaciens-mosellans entre 1940 et 1945 »
Proposé par l’UEPAL et organisé par la Faculté de théologie protestante sous la direction scientifique de Marc Lienhard, professeur émérite de l’Université de Strasbourg.
Colloque : Le protestantisme et les pasteurs alsaciens-mosellans entre 1940 et 1945
Les jeudi 16 et vendredi 17 novembre 2023
au Palais universitaire de Strasbourg
Voir le programme complet du colloque
Uniquement sur inscription (dans la limite des 200 places disponibles).
Attention : le colloque est complet.
Table ronde : Un travail de mémoire
Le jeudi 16 novembre à 20h
à l’INSP, 1 rue Sainte Marguerite à Strasbourg (anciennement ENA)
- avec Frédérique Neau-Dufour, historienne de la Seconde Guerre mondiale, ancienne directrice du Centre européen du résistant déporté du Struthof, écrivaine
- Géraldine Schwarz, journaliste, autrice et réalisatrice
- Gustave Koch, pasteur en retraite
- Gabriel Schoettel, écrivain
- Modération : Jacques Fortier, ancien journaliste.
Uniquement sur inscription : communication@uepal.fr
Dernière minute
Le 15/11/2023 : l’ensemble du colloque et de la table ronde sera enregistré en vidéo et diffusé à compter du 23 novembre 2023 sur la chaîne YouTube de l’UEPAL
Pourquoi un colloque ?
« Près de 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les plaies ouvertes par les terribles méfaits du conflit et surtout du régime nazi ne sont toujours pas guéries, en particulier dans notre région. Le travail de mémoire qui permet de mettre des mots sur l’indicible est une contribution essentielle à ce processus de guérison. Preuve en sont les nombreuses émissions documentaires sur cette période et les travaux qui lui sont consacrés actuellement, comme la récente démarche de l’Université de Strasbourg concernant les exactions des médecins et professeurs de la faculté de médecine de Strasbourg sous le régime nazi.
Le temps est un facteur essentiel à ce processus. Il est nécessairement long et doit trouver son « kairos », son « bon moment ». Dès ma prise de fonction en 2014, j’ai été convaincu que le moment de rouvrir ce chapitre de l’histoire des protestants en Alsace-Moselle était venu. Je l’ai proposé à l’Assemblée de l’Union de juin 2016 à Steinseltz après ma participation au synode de l’Église protestante du Palatinat qui venait de recevoir le fruit d’un travail de longue haleine, sous forme de deux volumes intitulés « Protestanten ohne Protest », titre qui se passe de traduction et de commentaire ! L’Assemblée a décidé de confier la question à l’Université, en encourageant des travaux de thèse, mais l’interpellation de la Faculté de théologie n’eut pas le résultat escompté. Ce n’est qu’au terme d’un long processus de débat que le Conseil de l’UEPAL a décidé en mars 2021 de coorganiser un colloque sur ce thème avec la Faculté de théologie protestante.
Le Professeur Marc Lienhard a bien voulu accepter la direction scientifique de ce colloque. Intitulé « Le protestantisme et les pasteurs alsaciens-mosellans entre 1940 et 1945 », il aura lieu les 16 et 17 novembre 2023 à Strasbourg, avec une soirée « grand public ». Mobilisant une vingtaine d’historiens et de chercheurs, le colloque traitera des antécédents entre 1918 et 1939 et des mécanismes qui ont pu conduire à l’adhésion au national-socialisme. Il examinera aussi des histoires particulières de pasteurs, les points de vue catholique et juif et l’après-guerre.
Deux ouvrages parus récemment ont suscité à ce sujet une grande émotion et quelquefois de vives critiques. Ils ont le mérite de mettre la question mémorielle à l’ordre du jour, sans toujours éviter le risque de confusion entre des préoccupations personnelles et le souci d’objectivité historique. S’il est en effet mystérieux voire incompréhensible que les descendants des protagonistes de cette terrible histoire n’arrivent toujours pas à assumer les agissements de leurs ascendants, dont ils ne sont pourtant en rien responsables, ce n’est pas une démarche de « mise au pilori » qui va les y amener. Le travail de guérison peut bénéficier de remèdes divers comme les récits personnels ou l’expression artistique, mais le recul historique et l’objectivité académique sont une contribution essentielle en la matière. Pour ma part, cette histoire m’intéresse pour aujourd’hui et pour demain, car, pour citer Winston Churchill, « un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre ». La devise que je me suis donnée en devenant président d’Église est « Vigilance et espérance » : vigilance pour garder les yeux ouverts sur le passé et le présent, espérance parce que malgré les drames de l’histoire, la promesse d’un avenir où « chacun habitera sous sa vigne et sous son figuier » et où « il n’y aura personne pour les troubler » (Michée 4,4) reste vraie ! »
Christian Albecker, président de l’UEPAL