Stéphanie Ferber : nouvelle inspectrice ecclésiastique de Brumath

Culte d'installation le 10 novembre à Bischheim

Élue inspectrice ecclésiastique de Brumath le 7 septembre dernier, la pasteure Stéphanie Ferber sera installée dans son nouveau ministère le dimanche 10 novembre à 15h, à Bischeim en l’église « Notre Seigneur Jésus Christ ».
Elle succède à la pasteure Ruth Wolff-Bonsirven dans ces fonctions ecclésiales.

Le culte d’installation se tiendra en présence de la pasteure Isabelle Gerber, présidente de l’UEPAL et présidente du Directoire de l’EPCAAL.

L’inspecteur ecclésiastique est un pasteur régional dont le rôle s’apparente à celui de l’évêque dans l’Église catholique : il coordonne, au niveau de l’inspection, la vie et le témoignage concret de l’Église, il en stimule les grandes orientations et il accompagne les pasteurs de son secteur. Il est élu par l’assemblée d’inspection, composée notamment des pasteurs et des délégués laïques de chacune des paroisses de l’inspection, pour une durée de 7 ans renouvelable une fois.

Sa biographie

Je suis née en 1980 à Strasbourg et j’ai grandi à Illkirch-Graffenstaden dans une famille mixte catholique et réformée.
Mes parents ont décidé de ne pas baptiser leurs 3 enfants mais de nous donner une éducation religieuse en nous emmenant de temps en temps chacun dans leur église respective. J’ai donc assisté à de nombreuses messes à l’église St Symphorien d’Illkirch et à des cultes à la paroisse du Bouclier. J’ai eu la chance d’avoir une grand-mère pour qui la foi et le lien à Dieu étaient très importants. Elle a été pour moi un témoin de la foi qui m’a permis de percevoir la chance que c’est que de pouvoir compter sur Dieu dans sa vie.

Après des études dans un collège privé catholique, j’ai intégré un lycée protestant. J’y ai trouvé des pasteurs et aumôniers ouverts, à l’écoute et qui acceptaient mes interrogations d’adolescente sur Dieu, sur la foi, sur l’Eglise et sur le monde. J’ai commencé à fréquenter des paroisses luthériennes du centre-ville de Strasbourg et j’ai cheminé jusqu’à demander le baptême à la veille de mes 18 ans. Pour moi, il était important de pouvoir officiellement entrer dans la grande famille des enfants de Dieu même si je me sentais déjà acceptée et reçue au sein de cette famille.

Je me destinais d’abord à des études d’ingénieur car je souhaitais devenir « nez » c’est-à-dire ingénieur chimiste en olfaction, celui ou celle qui créée les parfums.

Mais à l’approche de l’obtention de mon baccalauréat scientifique, j’ai été encouragée à réfléchir à la possibilité de faire des études de théologie dans le but de devenir pasteure.
J’ai alors démarré les études de théologie protestante à la faculté de Strasbourg en l’an 2000.
Mes 5 années d’études ont été passionnantes. Durant ces dernières j’ai pu découvrir différentes réalités du monde du travail (serveuse dans un restaurant et pour un traiteur, stagiaire aux DNA avec Jacques Fortier, vendeuse en petit électroménager dans une chaine de grande distribution, agent vacataire pour la commune d’Illkirch et la salle de spectacle de l’Illiade) et du monde ecclésial (sensibilisation aux réalités paroissiales à la paroisse de Bischheim, groupes de jeunes du Temple-Neuf et ensuite de la paroisse de Bischheim, stagiaire à la paroisse du Neudorf, suffragante au Neuenberg / consistoire d’Ingwiller et à l’aumônerie du Gymnase Jean Sturm, stagiaire au Sonnenhof ,vicaire à la paroisse St Thomas, suffragante dans le consistoire de Schwindratzheim). Toutes ces réalités m’ont permis de développer mon sens du contact et du relationnel à l’autre. J’ai également pu me former de manière plus approfondie à l’écoute et la communication pastorale.

J’ai démarré dans mon premier poste en 2007 à la paroisse de Brumath où j’ai eu la charge particulière de l’aumônerie de la maison de retraite de la Graffenbourg en plus des activités pastorales et paroissiales sur Brumath/ Krautwiller et le consistoire de Brumath.
En 2012, j’ai rejoint la paroisse de Mundolsheim-Niederhausbergen où je suis toujours en poste.

Dans mon ministère j’ai à cœur de pouvoir partager l’Evangile de manière audible et visible pour le plus grand nombre, du plus âgé de nos paroissiens à la personne la plus éloignée de nos assemblées et traditions. Ce grand écart n’est pas toujours facile. Mais il permet des rencontres et accompagnements riches et qui me permettent de recevoir tout autant, voir même plus, que ce que je donne. J’aime aussi accompagner et partager avec les enfants, les jeunes et leurs familles.

Depuis quelques années, j’ai pu accompagner et former de nombreux stagiaires et 2 vicaires pour le ministère pastoral. Plus récemment j’ai également accompagné une stagiaire prédicatrice laïque.
J’aime réfléchir au fonctionnement de l’Eglise et partager avec d’autres mon souci de l’Eglise parce que même si elle est imparfaite : je l’aime.
Ainsi je suis entrée en 2021 dans la commission communication de l’UEPAL et j’en ai pris la présidence depuis début 2023. J’ai aussi été présidente du consistoire de Vendenheim pendant 2 ans.

Mon engagement dans mon ministère et la joie de servir le Seigneur et son Eglise ne sont possibles qu’avec le soutien et la présence de mes proches, en particulier mon mari Michel qui partage ma vie depuis plus de 21 ans et nos 3 (aujourd’hui grands) enfants.

Ses priorités

Rencontrer, créer un lien de confiance et être disponible

Ma première démarche sera de proposer ma visite à chaque équipe pastorale de l’inspection afin de rencontrer les acteurs d’Eglise sur le terrain pour partager avec eux joies et difficultés et les encourager dans leurs ministères. J’ai aussi à cœur de me rendre disponible pour rencontrer individuellement tous les acteurs d’Eglise qui le souhaiteront afin de pouvoir les écouter et les accompagner du mieux que je le pourrai. Dans les changements profonds que le monde et l’Eglise connaissent, j’aimerai aussi encourager et prier pour et avec celles et ceux qui en éprouveront le besoin.

Au service du Christ parmi les autres, avec les autres

Si les fonctions épiscopales induisent un travail d’unité, d’accompagnement et de supervision, je ne les conçois pas autrement que dans le cadre du sacerdoce universel. Ainsi, je ne souhaite pas travailler « au-dessus » des autres, mais avec les acteurs, pasteurs ou laïcs, à leurs côtés, que ce soit sur nos terrains paroissiaux et ecclésiaux, dans l’inspection ou dans l’Eglise. Je ne serai pas inspectrice ecclésiastique seule, isolée dans mon presbytère et mon bureau. Mais je travaillerai étroitement avec le conseil d’inspection et ses membres, ainsi qu’avec les pasteurs, ministères spécialisés et particuliers de notre territoire. Et avec tous les bénévoles engagés localement. Dans le souci de porter l’Eglise ensemble, je me réjouis aussi de travailler avec mes collègues inspecteurs et inspectrices ecclésiastiques ainsi que les présidents de consistoires réformés. Enfin, j’aimerai permettre aux personnes engagées de nos assemblées de tisser du lien avec les services de notre Union d’Eglises et avec sa direction afin de profiter les uns et les autres des talents et des ressources riches que nous avons aux 4 coins de l’UEPAL.

Vivre les changements comme une chance et non dans la peur

Je suis convaincue que les besoins spirituels de nos contemporains sont nombreux. Mais ils ne se tournent pas ou plus vers les Eglises chrétiennes pour les assouvir. Dans un contexte où le nombre de pasteurs diminue drastiquement, nous avons à expérimenter ensemble de nouveaux fonctionnements et à dessiner ensemble le visage de l’Eglise d’aujourd’hui et de demain. Cette transformation ne sera pas toujours facile mais avancer ensemble évitera l’essoufflement et le découragement et permettra de porter ensemble, plutôt que chacun de son côté, les joies et les questions que génèreront le changement.

L’accent sur la jeunesse

J’aimerai vraiment que l’on puisse réfléchir et mettre en place un accompagnement spécifique de l’enfance, la jeunesse et la famille qui, pour moi, sont la clé de l’avenir de notre Eglise. Pour cela, j’encouragerai les paroisses, secteurs et consistoires à investir le travail jeunesse (si ce n’est pas déjà fait) et à proposer des activités adaptées aux enfants, jeunes et familles. De plus, dans une société de plus en plus individualiste, le partage et la transmission entre générations ne va plus de soi. A nous tous d’inventer des lieux et des moments où l’intergénérationnel permettra à petits et grands de se retrouver autour de l’Evangile.

Notre présence et visibilité dans le monde : l’évangélisation

Si ce terme n’est pas toujours bien perçu et compris aujourd’hui, l’évangélisation sera notre façon de témoigner au monde de la foi qui nous habite et de l’amour de Dieu pour chacun. Investir ce terrain passe, pour moi, par le fait de pouvoir proposer aujourd’hui de nouvelles formes d’Eglise, des activités qui touchent le plus grand nombre et les rassemble autour de l’amour de Dieu et de l’Evangile. C’est une chance pour nous tous car nous pouvons essayer et expérimenter plein d’activités et propositions. A nous ensemble de mesurer ce qui sera pertinent ou non et qui trouvera écho ailleurs que dans nos milieux historiques et bien connus mais aussi dans nos assemblées paroissiales. Laissons-nous du temps, de la créativité et de l’audace dans nos propositions et surtout : sortons des murs de nos clochers et foyers pour aller à la rencontre des autres, partout où ils sont, et particulièrement là où l’Eglise n’est pas attendue !