Relevons-nous et avançons !
C’est la parole d’envoi de la « tribune de jeunes au défi de l’avenir » dans le dernier Nouveau Messager. Lisez cet appel et leurs propositions !
Cette parole fait pour moi écho à ce « Lève-toi et mange » que reçoit le prophète Élie lorsqu’il vit un temps de plein découragement (1 Rois 19,1-8). Au fond de son trou, Élie est visité par un messager qui s’approche, qui lui donne à manger et qui lui parle : ce que dit le messager n’est ni un jugement (tu t’es planté, assume-en les conséquences !), ni une consolation (c’est pas grave !), ni une morale (allons ! un peu de volonté) ! La parole du messager reconnaît ce que vit Élie et ne cache pas le temps difficile. C’est cette présence gratuite (qui touche), le soin du corps de la personne (avec du pain) et la parole juste et lucide (« tu as devant toi un long voyage ») qui permet à Élie de recevoir cette marque de confiance : lève-toi et mange !
Porté par cette confiance du messager à un moment difficile de sa vie, Élie va affronter ses 40 jours ardus, changer son regard sur Dieu (1 Rois 19,9-13), accepter de transmettre sa confiance à une autre personne (Élisée ; 19,19-21) et ne plus se voir en défendeur de sa conception d’une orthodoxie religieuse (faire brûler les adversaires – 1 Rois 18,20-40) mais acteur d’une justice humaine (envers Naboth victime des puissants – 1 Rois 21).
Cette « Tribune de jeunes au défi de l’avenir » s’inscrit dans la suite de leurs propositions présentées dans Réforme (29 novembre 2024) : Idéal, morale, espérance… Ce qu’il manque à notre société
où ils concluent :
« … : Il est donc possible de trouver dans les croyances religieuses trois dimensions essentielles qui pourraient et devraient être transposées à notre société : un sens, un cadre et une volonté. Un idéal, une morale et une espérance. C’est grâce à la réintroduction de ces éléments, de manière laïque et respectueuse de toutes les croyances, que nous pourrons effectivement nous qualifier de société, et que l’espoir d’un avenir meilleur pourra réapparaître. Il est donc absolument nécessaire que nous prenions du recul sur les raisons de notre vivre-ensemble, que nous mettions un terme à notre urgence d’agir et notre culte de l’immédiateté. Ainsi, nous retrouverons le chemin sur lequel nous sommes. Ce chemin, par ailleurs, n’a jamais disparu. C’est simplement que nous ne le voyons plus ».
Relevons-nous et avançons !
est aussi une parole pour notre actualité de guerre et alors cette question : comment terminer la guerre en Urkraine ?
Dans mon édito « Une guerre juste ? » en 2022 : https://www.uepal.fr/reflexions/une-guerre-juste/
j’écrivais :
… ces luttes et cette actualité en Ukraine entrent fortement en résonance avec notre manière de voir nos relations dans le monde : coutumiers d’un plaidoyer sur la paix et la réconciliation, il nous faut intégrer ou réintégrer dans nos approches la référence au droit et l’exigence de la justice et de la vérité.
Aujourd’hui, pour terminer une guerre autrement que dans l’écrasement d’un des deux belligérants il faudrait alors négocier. L’entente de Trump avec la Russie de Poutine, et le retrait tout récent du soutien militaire des USA à l’Ukraine, bouscule ce processus de négociation, et va aussi bousculer nos pays européens, nos ententes, et nos attitudes face à l’aggravation de cette situation en Europe.
On ne fait plus mystère que notre pays va être pris dans ce conflit armé à plus ou moins court terme, et il semble que l’armée française s’y prépare activement.
« … dans ce cadre, l’aumônerie protestante aux armées (de la Fédération protestante de France) a contacté le service de l’Aumônerie des établissements sanitaires et médico-sociaux (AESMS) de la Fédération protestante de France pour envisager la sensibilisation et la formation des aumôniers des établissements sanitaires et médico-sociaux en vue de répondre aux besoins », notamment de « … sensibilisation à l’accueil des soldats, blessés au front, qui seront hospitalisés dans vos établissements, parfois éloignés de leurs familles ; voire à l’accueil de civils victimes « collatérales » du conflit si celui-ci touchait l’hexagone » (cf le responsable UEPAL du service AESMS)
Relevons-nous et avançons !