23 avril 2024

L’Europe, une chance !

L'UEPAL s'engage pour les élections européennes

Les enjeux des élections européennes

Pour évaluer les enjeux des prochaines élections européennes, la Commission des affaires sociales, politiques et économiques (CASPE) de l’UEPAL, a mandaté certains de ses membres. Ils nous partagent leurs réflexions.

 

Introduction

par Robert Hertzog

Élections au Parlement Européen : un moment important pour la démocratie et notre avenir

Le 9 juin prochain les électeurs désigneront dans les 27 États de l’Union européenne (UE) leurs représentants au Parlement Européen qui, pour cinq ans à venir, incarneront leurs aspirations et défendront leurs intérêts dans les politiques européennes. L’UE a des institutions gouvernementales, souvent présentes dans les média, la Commission européenne composée de fonctionnaires et le Conseil des ministres composé de membres des gouvernements nationaux. L’UE a aussi une assemblée délibérative, moins visible par l’opinion mais aux pouvoirs importants, qui est garante de son caractère démocratique grâce à des députés élus au suffrage direct. Il n’y a pas ici plus de technocratie que dans un État, encore faut-il que les parlementaires représentent effectivement les citoyens et s’investissent pleinement dans leur fonction.

Deux conditions doivent être réunies pour cela. La première est que les électeurs participent nombreux au scrutin afin de conforter la légitimité de l’assemblée et d’y exprimer toutes les sensibilités. La seconde est que ces électeurs choisissent des délégués avec lesquels ils partagent valeurs et convictions en fondant leur choix sur les programmes européens des candidats, dûment étudiés, et non sur des considérations de politique française ou des arguments de propagande très éloignés des compétences réelles du Parlement européen.

Environnement

par Jean-Luc Sadorge

Le climat 2023 nous envoie un signal fort : passons enfin à l’action !

L’année 2023 a battu tous les records : elle est de loin l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Pourtant, face à cette réalité et à toutes les catastrophes climatiques que notre planète a connues cette année (*), nous vivons une période de bascule avec des injonctions contradictoires : malgré les engagements qui avaient été pris en 2020, faut-il faire une pause, voire revenir en arrière sur le « Pacte Vert Européen » comme le demandent notamment certains agriculteurs ?

Assurément non : pour limiter le réchauffement à 1,5°C, il est impératif de cesser dès maintenant et d’urgence tous les investissements dans les énergies fossiles.

C’est évidemment possible : toutes les solutions sont sur la table et nous n’avons plus aucune raison de procrastiner. Le sujet est planétaire. La réponse ne peut venir que d’une politique volontaire et ambitieuse pilotée à l’échelle européenne : surtout ne détricotons pas le Pacte Vert !

(*) Au Canada, 18,5 millions d’hectares ont brûlé, soit l’équivalent de un tiers de la superficie de la France, aux Etats Unis, 53,3° ont été mesurés dans la vallée de la mort, l’Atlantique Nord a atteint le 26 juillet une température moyenne de 24,9 °, le centre du Chili a été dévasté par de gigantesques incendies, le pourtour méditerranéen a subi de nombreux incendies et des températures record ont été atteintes : 50,4°C à Agadir, 43,2°C à Carcassonne, de fortes précipitations ont causé des morts en Chine et en Inde, ainsi que la rupture de 2 barrages en Lybie, faisant plus de 4000 morts, plus près de nous, le Nord de la France a été inondé à plusieurs reprise.

Paix et sécurité

par Jean-François Collange

« Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix ». Ces paroles du résistant Massak Manouchian à son épouse Mélinée, la veille de son exécution par les forces des ténèbres en février 1943, rappellent que Paix et Liberté ne sont jamais simplement données mais se doivent d’être toujours protégées et promues … jusqu’au sacrifice s’il le faut. Le peuple ukrainien en témoigne, à sa manière, plus que jamais aujourd’hui encore. A l’abri de ces courages assumés, enfants d’une Europe libre et en paix – mais menacée – il nous revient de ne pas laisser mourir par négligence et facilité ce que tant d’abnégations et d’efforts nous ont généreusement donné.

Respect de l’état de droit et hospitalité

par Pierre Greib

Appuyés sur la Déclaration des droits de l’Homme de 1948 et des conventions qui en garantissent le respect effectif, les fondateurs de l’UE ont uni  des démocraties reconnaissant l’état de droit comme garant des libertés fondamentales.  Ces bases posent les limites qu’une majorité, même légalement élue, ne peut transgresser.

Peuplée au cours des siècles par des populations venues d’horizons divers, l’Europe ne peut se penser comme forteresse assiégée. Pour ceux qui, arrivés récemment, cherchent une protection contre l’oppression et une vie meilleure, l’hospitalité est une exigence forte. Les députés  doivent faire respecter ces principes au bénéfice de tous ceux qui  résident sur le continent.

Alsace et Strasbourg

par Robert Hertzog

L’Europe est dans le cœur des Alsaciens et des Mosellans qui la vivent au quotidien. Ils ont d’autant plus de raisons d’aller voter le 9 juin qu’ils y désigneront les représentants français au Parlement Européen qui a son siège et tient ses sessions à Strasbourg. Capitale de trois organisations européennes, cette ville symbolise, par son histoire et sa culture, la paix sur le continent, l’humanisme, la démocratie et l’Etat de droit, qui sont aussi des valeurs du protestantisme, dont nous avons aujourd’hui besoin plus que jamais. Le Parlement Européen est un acteur important pour leur promotion sur le continent et pour leur mise en œuvre effective. Mettons nos votes en accord avec nos attentes et besoins en choisissant nos élus en parfaite connaissance de cause.

Pourquoi voter ?

par Pierre Greib

Les mutations économiques, sociales, écologiques, démographiques et technologiques de ces dernières décennies posent à notre continent des défis considérables. Les conflits aux portes de l’UE pourraient remettre en question 75 années pendant lesquelles un conflit entre les pays membres était devenu impensable. Face à ces défis chaque pays ne peut trouver seul les solutions. Le projet européen basé sur le débat démocratique permet d’aborder l’avenir avec une force plus grande. Nous devons réaffirmer par notre vote qu’avec nos ressources et nos intelligences mises en commun, l’avenir se construira, les valeurs et la paix seront défendues.

Pourquoi vouloir être européen ?

par Gilbert Vincent

Avant tout, pourquoi dire « vouloir être européen » ? Parce que c’est une façon de souligner que l’on n’est pas européen, sans plus ; que l’on n’est pas européen sans se préoccuper de le devenir et sans se soucier de ce que l’Europe pourrait devenir – en mieux -, mais aussi du risque qu’elle court, ou que nous lui faisons courir, si l’on ne se soucie pas d’elle. On devrait le savoir, en effet : la répétition, la banalisation, c’est l’usure des meilleures choses, gestes, réalisations, institutions, tandis que la réinvention, c’est, pour ces choses, une forme de rajeunissement ; c’est en particulier, pour les traditions dont nous héritons, une manière de leur redonner vie, sens et vigueur.

Or il existe aujourd’hui une façon de « critiquer » l’Europe qui ressemble beaucoup à la réaction d’enfants gâtés. Considérant  l’Europe comme un acquis, oubliant qu’elle a été un projet et une construction courageuse et délicate et que, comme toute construction, elle ne perdure qu’au prix de beaucoup d’entretiens voire de réaménagements, on se permet de faire les difficiles et d’exiger sans mettre la main à la pâte, sans se reconnaître solidaire de ceux qui nous ont permis et nous permettent de vivre en Europe, en tant qu’Européens…

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Espérance

© Jean-François Collange

Mais où est donc passée, en ce début de XXIe siècle, l’espérance ? Crise climatique menaçante, retour de guerres dévastatrices, emprise insidieuse d’épidémies retrouvées, bouleversements continus … où trouver dignité et courage de faire face à l’avenir ? Il se pourrait pourtant que l’espérance véritable (dont Charles Péguy assurait qu’elle étonnait Dieu lui-même) – à l’encontre de ce que ne cessent de seriner les mirages de slogans et de publicités étourdissants –  ne tient pas dans le scintillement de miroirs trompeurs. C’est du creux même de la souffrance et du malheur assumés et surmontés que naît la « petite fille espérance » ; c’est sous la Croix endurée que point – si près et si loin !- la lumière de Celui qui vient et redonne vie à ce qui semblait mort à jamais.