Une journée d’étude consacrée à Martin Bucer a été organisée par les Amis de la Bibliothèque Humaniste le 12 novembre 2022 à Sélestat. Cet événement lance Bucer 2023, une série d’évènements proposés par l’UEPAL à l’occasion des 500 ans de l’arrivée de Martin Bucer à Strasbourg.
La journée d’étude s’est déroulée autour de six interventions thématiques :
- « L’Alsace au temps de Bucer », par Hubert Meyer
- « Bucer avant Bucer », par Gabriel Braeuner
- « Bucer, bâtisseur de l’Eglise de Strasbourg », par Anne-Marie Heitz-Muller
- « Beatus Rhenanus (1485-1547) et Martin Bucer (1491-1551). Deux hommes passionnés pour une réforme de l’Eglise », par James Hirstein
- « Bucer et Calvin », par Matthieu Arnold
- « Bucer l’Européen », par Marc Lienhard
Les différents intervenants ont mis en lumière les liens qu’a eu Bucer avec les réformateurs de son temps et son influence sur ses contemporains européens. Calvin, tout comme le réveil de Spener et les frères Moraves se réclament des bases jetées par Bucer.
Qui est Martin Bucer ?
Martin Bucer naît en 1491 à Sélestat d’un père tonnelier. Il entre en 1506 dans la Communauté des Dominicains et devient prêtre à Mayence en 1516. Influencé par Erasme et par les thèses de Luther, il quitte les Dominicains en 1521 et devient prêtre séculier. Il épouse Elisabeth Silbereisen, sortant elle-même de couvent.
Il arrive en 1523 à Strasbourg, où il a pour projet d’édifier une Eglise en rupture avec le modèle romain. Il introduit la confirmation de baptême pour les jeunes une fois instruits et met en place un tribunal matrimonial permettant le divorce sous condition. Il rédige avec Wolfgang Capiton la Confession d’Augsbourg. La vision de Bucer était de créer une véritable cité chrétienne avec une discipline des mœurs et un accent mis sur l’importance de la participation active de chaque croyant à la vie de l’Eglise.
Bucer a beaucoup œuvré et voyagé en Europe ; ce qui le distingue des autres réformateurs. Il a établi une importante correspondance à travers l’Europe : 2500 lettres envoyées à 230 destinataires individuels et 80 collectifs ont été conservées. Pourtant, son influence s’est estompée à la fin du 16e siècle.