Le prêtre Jean Chapelon est l’auteur de ce texte parodiant le célèbre chœur de la scène 5 du IVe acte de l’opéra Atys de Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687) : « La beauté la plus sévère prend pitié d’un long tourment ». Cet intérêt pour la parodie d’airs d’opéras montre le succès qu’avaient ces airs profanes pour le public de l’époque.
Anne Azéma, soprano
Camerata Boston
- Avant que rien fut au monde,
Le Verbe était toujours Dieu
Et sa puissance féconde
N’avait jamais eu de lieu :
Il avait son existence
Dans le sein de l’Éternel,
Avec la même puissance
Étant de même immortel :
Mais l’amour, par sa naissance,
L’a fait devenir mortel. - Pour mettre fin à l’offense
Du premier de nos parents,
Il vient sans magnificence
Au terme fixé des temps,
Gouverner dessus la terre,
Souffrir nos infirmités,
Faire une sanglante guerre
A nos sensualités,
Et sans lancer le tonnerre
Essuyer nos cruautés. - Mortel qui sens le reproche
Qui s’élève dans ton cœur
Fut-il plus dur qu’une roche
Approche de ton Sauveur,
Vois ce que fais l’innocence
Pour te mettre en sûreté ;
Et promets sans répugnance
D’accomplir sa volonté.