En 2016, l’Assemblée de l’Union a pris des décisions fortes concernant les problèmes climatiques : neutraliser le bilan carbone des églises, former et sensibiliser les différents acteurs ecclésiastiques, mettre en place des alternatives propres et viables pour tous.
Trois années plus tard, elle concrétise ses engagements en créant un poste de « chargé de mission pour la justice climatique », occupé depuis le 1er septembre par le pasteur Jean-Sébastien Ingrand.
Qu’est-ce qu’un chargé de mission
pour la justice climatique ?
Mon poste s’articule autour de trois dimensions :
- Comprendre le dérèglement climatique grâce aux travaux scientifiques ;
- A partir de cette réflexion, proposer un mode de vie plus viable et plus propre aux églises et aux chrétiens ;
- Arriver à lier l’écologie et la spiritualité : une Eglise n’est pas une institution comme les autres.
Que peut-elle faire pour s’illustrer dans les enjeux du dérèglement climatique ? Elle peut lier l’écologie et la spiritualité, à travers la notion d’éco-spiritualité.
Quelles actions concrètes prévoyez-vous de mener ?
Ma première action est de penser théologiquement l’éco-spiritualité, car je reste un pasteur, même en tant que chargé de mission pour la justice climatique.
Ensuite, il s’agit de créer des liens à plusieurs niveaux :
- Avec la création d’un comité de pilotage, alliant société civile, protestants et catholiques.
- Des actions pédagogiques pour impliquer la jeunesse et accompagner leurs initiatives.
- Des actions spirituelles, où je suis sollicité lors des cultes pour témoigner.
- Accompagner et valoriser les initiatives locales, notamment en allant à la rencontre des personnes impliquées.
- Des actions en faveur de l’œcuménisme, pour impliquer
toutes les confessions chrétiennes dans l’initiative et pas seulement les confessions locales et nationales (la Fédération protestante de France), mais aussi frontalières (Suisse, Allemagne).
Enfin, de manière plus concrète, ma mission me confère un rôle de conseiller auprès des paroisses pour les aspects techniques, financiers, légaux, etc.
Jean-Sébastien Ingrand naît et grandi à Nîmes
dans une famille protestante.
Pendant de longues années, il reste connecté au groupes des jeunes de sa paroisse du Grand Temple à Nîmes.
Passionné par les livres, il découvre à 19 ans l’œuvre de Jacques Ellul, pionner de l’écologie politique. Après un bac scientifique, il entame des études d’histoire, puis de théologie à Montpellier. De 1994 à 1995, il étudie à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, puis poursuit des études théologiques à Heidelberg et à Genève. Il devient ensuite doctorant en sciences religieuses à l’École pratique des hautes études à Paris. En 2005, il se marie avec Caroline Ingrand-Hoffet, avec qui il a deux petites filles.
En 2007, Jean-Sébastien Ingrand devient pasteur de l’Église protestante de Genève, puis deux ans plus tard occupe le poste de directeur de la médiathèque protestante de Strasbourg jusqu’en 2012.
En 2012 il reprend ses fonctions de pasteur dans la paroisse de Dorlisheim jusqu’à l’année 2019, où depuis le 1er septembre – toujours en tant que pasteur – il devient chargé de mission pour la justice climatique à l’UEPAL.