Outre un contenu très riche et diversifié, nous avons rencontré dans une ambiance d’écoute et de respect des personnes profondément engagées pour la paix ici et là-bas, chrétiennes, juives et musulmanes.
Un rappel historique a mis le doigt sur la responsabilité du sionisme chrétien bien antérieur au sionisme juif.
Les témoignages souvent poignants ont fait état du déchirement ressenti par les chrétiens qui résident sur place depuis longtemps, de la difficulté à trouver les mots adéquats pour ne pas fermer la porte au dialogue, de la nécessité de s’écouter et de s’entendre pour dépasser sa colère avant de proposer des solutions.
Le travail d’associations inter-religieuses ou pas, ici et sur place, dans les domaines artistique, culturel et éducatif vise à encourager l’espoir, favoriser le dialogue et construire la paix, en particulier auprès d’enfants et d’étudiants.
Il s’agissait pour les participants aussi d’exprimer leurs sentiments et leurs questionnements forcément divers, et de placer leur confiance en Dieu dans les temps de méditation et de culte.
La rabbin Daniela Touati a rappelé que la terre est un prêt sous condition, que la notion de terre « promise » n’existe pas dans la Bible et qu’il s’agit de garder une distance entre l’homme et la terre et de ne pas l’idolâtrer.
Abdelfattah Abusrour, fondateur et directeur de la société culturelle et artistique Alrowwad, fait observer que la justice apporte la paix, mais que tous les accords de paix n’entraînent pas forcément la justice.
Parmi les interpellations et les appels qui ont été adressés, on peut relever ceux de John Munayer, Palestinien chrétien : « Si vous aimez Israël, aidez-les à voir l’injustice« , mais aussi : « Je vous invite à vous poser et à réfléchir le samedi saint, qui est entre la croix et la résurrection, dans le traumatisme du vendredi et l’espérance du dimanche. Si Marie-Madeleine est restée au pied de la Croix le Vendredi-Saint, c’est en raison de l’espérance émanant de sa relation avec le Christ. »
En conclusion, Isabelle Gerber, présidente du Conseil de l’UEPAL, et Emmanuelle Seybold, présidente du Conseil de l’EPUdF, se sont conjointement engagées « à demander que soit rédigée une réponse à l’appel Kairos Palestine. Répondre ne signifie pas adhérer en tous points au document, mais ne pas répondre équivaut à ne pas entendre l‘appel à l’aide qui nous est adressé. »
En outre, elles se sont engagées « à dénoncer tous les mécanismes et discours de haine, d’où qu’ils viennent et quelles que soient les personnes qu’elle cible« .
Emmanuelle Seybold, Isabelle Gerber et Mathieu Busch. Crédit : UEPAL
