Paroisse de Brumath (Krautwiller)

En 1803, la paroisse protestante de Brumath fait l’acquisition du château comtal des Hanau-Lichtenberg en se séparant des deux édifices religieux qu’elle possédait : l’église Saints-Nazaires-et-Celse (actuelle église catholique datant du 10e siècle) et une chapelle dédiée à Saint-Nicolas

Le bâtiment, par son ordonnance et par la sobriété de ces éléments, s’inscrit dans la lignée des édifices français du 18e siècle, d’inspiration militaire. L’entrée du côté de la place du Château réserve une belle surprise aux visiteurs. En effet, l’agencement intérieur du temple est de pur style Empire. Avec le pavillon Joséphine de l’Orangerie de Strasbourg, c’est l’un des rares témoins de ce style dans la région.

Sur la face avant de la chaire, un plastron flanqué de l’inscription « Gott allein die Ehre » (à Dieu seul la gloire) rappelle le célèbre Soli Deo Gloria, SDG, avec lequel J.S Bach signa certaines de ses œuvres. Pour l’anecdote, ce plastron devait à l’origine être réservé à l’effigie de l’impératrice Joséphine. Cependant, quand la chaire a été livrée en 1810, l’empereur était déjà divorcé.

À l’occasion de la première restauration de l’édifice en 1936, l’artiste peintre brumathois Georges-Daniel Krebs, réalisa une magistrale peinture de 5 m sur 4 m qui a été placée au fond du chœur (le Sermon sur la Montagne).
A voir également, l’autel ainsi que l’orgue Stiehr, dont le buffet et l’instrument sont classés monuments historiques. Le sous-sol du temple abrite un musée gallo-romain.

Le nom de Krautwiller vient de « Kraut » (gerodet) signifiant « défriché » et « willer » (du latin villa) propriété romaine, ce qui peut indiquer une occupation très ancienne du lieu.
La chapelle se compose de deux parties : la nef et le choeur.
Au XIème siècle, la nef, bâtiment rectangulaire couvert à l’origine d’un toit de tuiles creuses ou canales fut construite dans la première moitié de ce siècle comme chapelle. Elle s’ouvrait par une porte orientée au sud vers la Zorn (qui, avant d’être déviée, passait tout près).
En 1504, Krautwiller devient une paroisse autonome et l’église est agrandie par l’adjonction du choeur.
Une nouvelle porte est percée, l’ancienne murée. A noter les 4 niches dans le choeur, dont on suppose qu’elles étaient destinées à divers usages (fonts baptismaux, tabernacle)
Noter également le médaillon central de la clef de voûte représentant la sainte trinité

– 1570 Introduction de la Réforme. Jean Appenhoffer est le premier pasteur de Krautwiller
– 1618 à 1648 : la guerre de trente ans vide presque entièrement le village de sa population et en 1674 lors de la campagne de Turenne, le village est détruit, seules subsistent 6 maisons et l’église
– En 1680, la chapelle est restaurée Le village sera repeuplé par des immigrés venus de Suisse : entre 1662 et 1696 vingt et un mariages avec des suisses sont enregistrés
– 1846 Construction de l’orgue Stiehr inaugurée le 9 avril (jeudi-saint).
– 1913 Restauration de la chapelle et pose des vitraux en culs de bouteille.
– 1951 Réinstallation de la grosse cloche réquisitionnée durant la guerre.
– 1972 Rénovation de la chapelle.
– 1993 Restauration du clocher.